Lorsque je suis devenue maman pour la première fois, j’étais loin d’imaginer que l’allaitement représenterait l’une des étapes les plus difficiles de ma période postpartum. De la grossesse à l’accouchement, on m’avait préparé à tout (les nuits blanches, les douleurs, les pleurs de bébé, le baby blues etc…) sauf à ça. L’allaitement, qui semblait pourtant si évident et naturel à mes yeux, a pourtant été ma bête noire après la naissance de ma fille Anne. C’est bel et bien ce qui m’a causé le plus de douleurs, d’angoisse, de frustration et consultations médicales. J’ai été confrontée à quasiment tous les problèmes imaginables pouvant perturber l’allaitement: césarienne, crevasses et gerçures, hyper-sensibilité des mamelons, mauvaise posture, frein de langue et infection à muguet de ma petite… Une série de maux qui ont rendu cette première expérience difficile. Mais ce qui m’a encouragé à continuer et à trouver des solutions malgré tout, c’est ma production de lait qui, elle, allait très bien. C’était d’ailleurs le seul point positif de l’histoire: j’avais beaucoup de peine à allaiter à cause de la douleur, mais je produisait énormément de lait.

Pour de nombreuses femmes, l’allaitement peut s’avérer éprouvant pour de multiples raisons. En plus des bobos classiques cités plus haut, les nouvelles mamans peuvent également être confrontées à une baisse de production lactée. Il s’agit d’une diminution de la production de lait maternel qui peut être causée par divers facteurs: fatigue, stress, malnutrition, fréquence des tétées insuffisante, prise de médicaments… A ces moments, il est très facile de culpabiliser ou d’avoir l’impression qu’on est incapable de nourrir son bébé. Mais ce serait oublier toute la mécanique de l’allaitement: le corps de la femme doit à la fois supporter l’organisme qui vit des changements majeurs après l’accouchement tant sur le plan hormonal que physique, et la production de lait destinée à la nutrition du bébé. C’est donc une double tâche de fond, qui peut sembler encore plus difficile lorsqu’on est fatiguée et que l’organisme manque de nutriments essentiels. Heureusement, la nature est bien faite et regorge de plantes alliées permettant de soutenir le corps de la femme pendant l’allaitement et lui apporter des nutriments complémentaires.

J’ai allaité mes deux filles, et comme vous vous en doutez, il y a eu des hauts et des bas. J’ai compris que la clé d’un allaitement réussi réside en ces aspects vitaux de notre quotidien: une alimentation saine, riche, et équilibrée et du repos (beaucoup de repos). Pas toujours facile lorsqu'on vient d'accoucher et que l'on manque d'énergie. Or la fatigue est souvent la première cause de baisse de production de lait maternel. Cette tisane m’accompagne tout au long de mon allaitement et m’apporte le boost dont j’ai besoin au quotidien. En plus, elle est simple à réaliser.

Mais avant de partager la recette, je vais vous parler des merveilleuses plantes qui la composent.

• Les feuilles de Moringa (Moringa Oleifera) sont riches en vitamines A, C, B, E et en fer, qui est un minéral essentiel pendant la grossesse et l’allaitement. Le Moringa est aussi galactogène et permet d’enrichir la quantité et qualité du lait maternel.

• L’ortie piquante (Urtica dioica) est une plante particulièrement nourrissante et reminéralisante qui est recommandée aux femmes enceintes et allaitantes en raison de sa haute teneur en vitamines (B, C, A) et minéraux (calcium, fer, magnésium). Elle aide à stimuler les montées de lait et enrichir la qualité du lait maternel.

• L’avoine (Avena sativa) est riche en vitamines A, B1 et D, et en minéraux (calcium, magnésium, fer et phosphore). Elle contient plus de protéines que toutes les autres céréales et est bénéfique pour les femmes allaitantes en raison de sa haute teneur en nutriments.

• Le fenouil (Foeniculum vulgare) fait partie des galactogènes les plus réputés. Il est riche en calcium, vitamine C, et flavonoïdes et se combine très bien à d’autres galactogènes. De plus, le fenouil a une action bénéfique pour soulager les coliques du nourrisson.

• Les feuilles de framboisier (Rubus idaeus) sont riches en vitamines A, B, C et E, acide folique et minéraux essentiels: calcium, magnésium et en potassium, sans oublier le fer. La tisane de feuilles de framboisier est encouragée pendant l’allaitement pour sa teneur nutritive, elle permet d’enrichir la production lactée, mais aussi de rééquilibrer les hormones.

• Les pétales de roses ont de nombreuses propriétés médicinales: elles sont riches en vitamine C qui facilite l'absorption du fer, minéral essentiel pour la femme allaitante. Elles aident aussi à renforcer le système immunitaire et lutter contre la fatigue.

Pour préparer votre tisane d’allaitement, il vous faudra vous procurer ces ingrédients, de préférence biologiques, dans les magasins d'aliments naturels, herboristeries ou sur internet.

INGREDIENTS:

1. 4 c. à soupe de feuilles de Moringa

2. 4 c. à soupe de feuilles d’ortie

3. 2 c. à soupe de feuilles de framboisier

4. 2 c. à soupe de graines de fenouil

5. 2 c. à soupe d’avoine

6. 1 c. à soupe de pétales de rose

Méthode:

1. Placer tous les ingrédients dans un pot en verre avec couvercle. Refermer le pot et secouer afin que toutes les herbes se mélangent.

2. Mettre 1 c. à soupe de tisane dans une tasse d'eau bouillante (250ml) ou dans un infuseur à thé à déposer au fond d’une tasse d'eau bouillante. Couvrir la tasse et laisser infuser 15 à 20 minutes.

3. Filtrer ou retirer l'infuseur à thé. Boire chaud. 1 à 4 tasses par jour.

4. Conserver votre mélange d’herbes à l’abris de la lumière et de l’humidité.

NOTES:

• Vous pouvez y ajouter quelques feuilles de menthe fraiche pour le goût mentholé et rafraichissant ou du miel si vous préférez les tisanes sucrées.

• Cette tisane peut être consommée chaude ou froide, selon votre préférence.

• Cette tisane agit comme un complément alimentaire. Elle aidera à augmenter et enrichir votre production de lait maternel à condition que vous ayez une alimentation riche et équilibrée, et suffisamment de repos.

• Pour de meilleurs résultats, vous pouvez en consommer dès la fin du troisième trimestre (2 tasses par jour). Les plantes qui la composent sont sécuritaires pendant la grossesse.

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